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A Worst A Day : GalerÏe IconographÏk et LittéraÏre
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Qu'on m'enterre sans commentaires !
A Worst A Day : GalerÏe IconographÏk et LittéraÏre
A Worst A Day : GalerÏe IconographÏk et LittéraÏre
  • La photographie est la littérature de l’œil. (Remy Donnadieu) Créer, c’est vivre deux fois. (Albert Camus) J'ai photographié la pluie et la journée est passée entre les gouttes. (Bata Radu) La littérature, c'est la pensée accédant à la beauté dans la lumière. (Charles Du Bos)
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Diaporama Awad Art
1 juin 2007

Silence

30mn_with_the_wind___Rui_Cardoso"Soudain de vrais bruits.
Le vent dans les feuilles. Pluie.
Puis ce silence..."
Well, Haïkus

"Les âmes se pèsent dans le silence, comme l'or et l'argent seZen___V pèsent dans l'eau pure, et les paroles que nous prononçons n'ont de sens que grâce au silence où elles baignent." Maurice Maeterlinck, Le trésor des humbles

"L'étrange prédiction du caporal Honda me revint alors à Quietness_and_something_in_the_water___Eugene_Ilchenkol'esprit : je ne mourrais pas sur le continent chinois. Ligoté nu sur cette selle, le dos brûlé par le sable et le soleil, je ne cessais de me remémorer   un à un les mots que Honda avait prononcés. Lentement, je repassais dans mon esprit son expression à ce moment là, son attitude, le timbre de sa voix. Et je décidai de croire de tout coeur à saFinish_Line___Please_view_Larger___Patrick_Di_Fruscia prédiction. Non, je ne mourrai pas ici, je m'échapperai, je survivrai et foulerai à nouveau le sol de ma terre natale, me répétai-je avec conviction.
Nous progressâmes vers le nord deux ou trois heures durant. Puis nous nous arrêtâmes près d'un de ces petits monuments lamaïstes en pierre, que l'on Konstantinappelle obo en Mongolie. Ce sont des reliquaires, qui jouent aussi un précieux rôle de point de repère dans ces vastes étendues désertiques. Les soldats mongols descendirent de cheval devant cet obo, et dénouèrent mes liens. Puis d'eux d'entre eux me traînèrent jusqu'à un lieu un peu à l'écart. Je m'attendais à être exécuté. Ils m'avaient amené jusqu'à un
Tagrera_Desert___Wo_Vo puits, entouré d'un mur de pierre d'environ un mètre de haut. Ils me firent agenouiller au bord, me maintinrent la nuque pour me forcer à regarder à l'intérieur. Le puits était si profond que je ne distinguai rien d'autre que des ténèbres. Le commandant de la patrouille apporta une pierre grosse comme le poing, et la jeta au fond du trou. Un petit moment après, un bruit sec retentit :What_was_he_thinking___Dietmar_Eckell le puits devait être à sec. Sans doute ce point d'eau jouait-il un rôle important autrefois, mais il avait dû s'assécher à cause des transformations dans les nappes d'eau souterraines. D'après le temps qu'avait  mis la pierre à atteindre le fond, le puits devait être très profond.Cool_water___Marga_D
Le sous-officier me regardait en ricanant. Puis il tira une grosse mitraillette automatique de son havresac. Il enleva le cran de sûreté, remplit le chargeur. Dirigea le canon vers ma tempe.
Cependant, il ne tira pas. Il abaissa lentement son arme, puis leva la main gauche et désigna le puis derrière
moi. Tout en léchant mes lèvres sèches, je regardais son La_sombra_de_la_muerte___Jose_Angel_Barberoarme. C'était donc ça ! Ils voulaient que je choisisse moi-même mon sort. Soit il me tirait dessus et je mourrais tout de suite à coup sûr. Soit je sautais dans le puits. Comme il était très profond, je pouvais me blesser dans ma chute et mourir, ou succomber plus ou moins vite, de faim et de soif, une fois au fond. Je comprenais enfin ce qu'avait voulu dire le Russe :Let_s_shut_up___Ed_de_Vlam c'était là la chance de survie dont il parlait. Le sous-officier désigna la montre de Yamamoto à son poignet, puis leva cinq doigts : j'avais cinq secondes pour réfléchir. Il avait à peine compté jusqu'à trois que je grimpai sur la margelle du puits et me jetai résolument dedans. C'était ma seule chance. Je m'étais dit que je pourrais m'agripper aux parois et me laisser glisser en retenant ainsi ma chute, mais je n'en eus pas Silence___Dragomir_Vukovicle temps. Mes mains ne purent rien saisir, je tombai comme une pierre.
Ce puits était vraiment profond, et la chute me parut interminable. En réalité, bien sûr, elle ne dura sans doute pas plus de quelques secondes, mais je me rappelle que pendant que je dévalais ainsi les ténèbr
Blue_sleep___Jennifer_Newtones, de nombreuses images me traversèrent l'esprit : ma lointaine province natale, la femme avec laquelle j'avais passé une unique nuit avant de partir au front, mes parents. J'étais reconnaissant au ciel de n'avoir pas de frères, mais seulement une soeur cadette. Même si je devais mourir ici, elle ne serait pas envoyée à la guerre et pourrait rester auprès de mes vieux parents. Je pensai aussi aux gâteaux de riz. Puis je m'écrasai au fond du About_not_given_birth_fish___Larisa_Dodzpuits sur la terre sèche, comme un sac de sable, et perdis un instant connaissance sous le choc. Il me semblait que mon corps avait explosé dans l'air.
Je repris conscience au bout, je crois, de quelques secondes, en sentant couler sur moi un étrange liquide, que je pris d'abord pour de la pluie. C'était de l'urine : les
Nature_s_sleep___Jonathan_Charlessoldats mongols étaient en train de m'arroser de là-haut. Je levai la tête, et aperçus leurs silhouettes minuscules, en ombres chinoises, se penchant tour à tour par-dessus la margelle ronde pour me pisser dessus. Cette scène me parut aussi irréelle qu'une hallucination due à l'absorption d'une drogue. C'était pourtant la réalité : j'étais au fond de ce puits Kurz___Lothar_M_lleret l'urine qui me dégoulinait dessus était bien réelle. Quand ils eurent fini, l'un des Mongols braqua une lampe de poche vers moi. J'entendis des rires. Puis leurs silhouettes disparurent. Après leur départ, un profond silence enveloppa les alentours." Haruki Murakami, Chroniques de l'oiseau à ressort

Et vous, pour quels silences sauriez-vous succomber ?

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Commentaires
G
Travel & Solidarity est un voyage humanitaire, dans lequel 4 aventuriers ont pour but de venir en aide aux enfants les plus démunis de Mongolie, découvrir et faire partager des pays et des cultures méconnus en traversant en voiture 14 pays sur une distance de 20 000 kilomètres : http://www.travelandsolidarity.com/<br /> <br /> <br /> <br /> De plus, on est à la recherche d'un quatrième compagnon de voyage, partez avec nous et rejoignez nous : http://www.travelandsolidarity.com/?p=59<br /> <br /> <br /> <br /> On à besoin de vous ! Aider les enfants de Mongolie avec un don : http://www.travelandsolidarity.com/?page_id=6<br /> <br /> <br /> <br /> Suivez l’actualité du projet en devenant fan de notre page facebook : http://www.facebook.com/pages/Lyon-France/Travel-Solidarity/145410108861309
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O
Le silence c'est quand tu te tais
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W
Lrdf : Absolument ; A ne pas confondre (mais on peut quand même) avec son homonyme Ryû Murakami (Les bébés de la consigne automatique) Merci pour cette précision chronologique. Elle est importante. Et permet d'appécier avec finesse l'explosion d'une extraordinaire magie qui se met en place. Bonjour, Oiseau-à-Ressort !<br /> <br /> Bruno : C'est dans le silence qu'on entend mieux tout ce qui vit, et qui a envie de vivre. A bientôt friend<br /> <br /> Jade : Un silence. Insolence. Tu en avais besoin aussi. C'est bien de revenir et d'être attendue. Biz<br /> <br /> Estelle : Ah, tu sais ecouter aussi ? C'est l'avantage du silence. Il oublie tout...<br /> <br /> Bientôt l'été.
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E
chut ! j'écoute le silence...
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C
Coucou Well, j'avais besoin de ce silence pour me retrouver et m'isoler pour me ressourcer.. je suis heureuse de te retrouver dans l'image et les textes, le silence s'oppose à la présence des mots verbaux, il pése lorsqu'il est fardeau, il est repos lorsque le temps se fait de maux..<br /> plein de Lumière pour toi et les tiens biz CJM*
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B
c'est dans les silences que la force des mots est la plus forte.<br /> <br /> bonne journée Well
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L
Murakami, il faut préciser: Haruki.<br /> J'ai tout lu, du premier au dernier mot. Commencer par:<br /> <br /> "Au Sud de la frontière, à l'ouest du soleil"<br /> et "La Ballade de l'impossible" ...
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