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A Worst A Day : GalerÏe IconographÏk et LittéraÏre
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Qu'on m'enterre sans commentaires !
A Worst A Day : GalerÏe IconographÏk et LittéraÏre
A Worst A Day : GalerÏe IconographÏk et LittéraÏre
  • La photographie est la littérature de l’œil. (Remy Donnadieu) Créer, c’est vivre deux fois. (Albert Camus) J'ai photographié la pluie et la journée est passée entre les gouttes. (Bata Radu) La littérature, c'est la pensée accédant à la beauté dans la lumière. (Charles Du Bos)
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Diaporama Awad Art
22 avril 2024

Incompréhensible parfois ou imprévisible

 

 

 

 

 

 

Il y a des choses que l'intelligence seule est capable de chercher, mais que, par elle-même, elle ne trouvera jamais.

 

Ces choses, l'instinct seul les trouverait ; mais il ne les cherchera jamais […].


L'intelligence est caractérisée par une incompréhension naturelle de la vie.

 

 

Henri Bergson (1907)

 

 


Interlude sur la surprise et la déception


Lorsque Marilyn Monroe, dans Certains l’aiment chaud, conclut son aventure avec Tony Curtis par « It just happened », elle dit quelque chose qui devrait rester pour nous essentiel.
Il y a des choses qui arrivent, simplement.


Le miracle, c’est justement qu’il n’y ait pas de miracle, mais que ces choses arrivent sans être commandées, ni forcées, ni achetées, ni produites, sans entièrement être notre œuvre.
On peut tout faire pour qu’elles arrivent, mais on ne peut pas les faire arriver.


C’est le malheur d’une société aménagée autour du choix, de toutes ces options que nous avons sans cesse au bout des doigts, que plus rien n’arrive.


Nous programmons nos événements, nous les « manageons » et les fabriquons.
Mais, comme le chantait Aragon, « je croyais choisir et j’étais choisi ».


Qu’est-ce que la rencontre amoureuse, qu’est-ce que la naissance des enfants, sinon des choses qui arrivent, comme les mots d’esprit ou les idées ?


Il ne s’agit pas d’en rester là, il reste ensuite le plus important :
qu’est-ce qu’on en fait, comment est-ce qu’on y répond en leur rendant grâce, en les interprétant, en les cultivant ?

Mais nous n’en sommes pas les seuls maîtres et la volonté de les maîtriser, de tout choisir y compris de soi-même, réduit tout le divers de l’existence au même.


Nous ne rencontrons plus rien d’autre que nous-même, et un nous-même stoïque, réduit, amputé, insensibilisé aux altérités et aux altérations, aux joies et aux plaintes.

 

 

 

Postlude sur l’imprévisibilité ordinaire


Le plus difficile n’est peut-être pas les très grands imprévus des rencontres fondatrices et des ruptures définitives,
mais de parvenir à se laisser intriguer par l’irritante imprévisibilité de l’ordinaire.


Il n’y a pas d’inattendu pour celui ou celle qui refuse tous les petits inattendus au nom d’un grand (in)Attendu qui ne viendra jamais.


Le vrai problème des couples, c’est la cohabitation, qui doit combiner concrètement non seulement le don asymétrique de l’amour et la règle de réciprocité
de la justice, mais des co-habitudes parfois difficiles à concilier et qui sont souvent plus difficilement déplaçables, « émouvables » (au sens étymologique), que les sentiments.

 

Olivier Abel, La fragilité des promesses face à l'imprévisible

 

 

 

Rien dans cette vie n’arrive par hasard,
penses-tu en regardant les ombres dans le parc
qui se réveillent deux par deux
dans la première percée du soleil.


Tu les couvres avec ton regard
et tu fais un nœud
de tes cris.

 

Tout dans cette vie a un sens
incompréhensible parfois ou imprévisible
comme les arbres le long du chemin de fer :

 

les uns se jettent sous les trains qui passent
les autres coupent la main qui fait un signe d’adieu

Et toi, tu roules encore
le nœud dans la gorge,
en refusant d’accepter :

 

quoi qu’il arrive dans ta vie
permets-lui d’advenir.


Aksinia Mihaylova, Et puis continue

 

 

Expulsés du jardin d’Éden
Eve susurra à Adam :
- Ne courons pas ce n'est plus la peine
j'ai aussi mordu le serpent ! Hihihihi !!!

 

©   Well, C'est l'imprévisible qui crée l'évènement
          Georges Braque

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
G
Plaisir de découvrir Aksinia Mihaylova.
Répondre
G
Merci. J'espère qu'il est toujours disponible, je le place dans mes priorités d'achat.
W
Mais je reste vivante<br /> car je suis de l’autre côté des choses,<br /> j’habite une rue qui ne traverse pas son quotidien<br /> et je fais semblant de ne pas l’entendre.<br /> <br /> <br /> Le recueil "Ciel à Perdre" d’Aksinia Mihaylova est paru chez Poésie-Gallimard en mars 2021, dans une traduction de la poète elle-même<br /> et de Dostena Lavergne pour la deuxième partie du livre, et écrit directement en français pour la première partie.
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