Tolérance
Voici enfin les réponses à notre Récréation "Les 3 énigmes"
Auteur : Gabriel Garcia Marquez
Roman : Cent ans de solitude
Mot mystère : Tolérance
Phrase cachée : "Il dormait tout le jour et passait la nuit dans le quartier des maisons de tolérance à parier sur sa force physique."
Six mots ont été proposés : Ivresse - Migration - Sens - Contact - Lien - Money
Quatre phrases ont été imaginées avec talent (contenant le mot présumé). Et qui s'intègrent parfaitement dans le texte. Des vocations se révèlent :
1) "Il dormait tout le jour et dès le soleil disparu à l'horizon il sombrait jusqu'au matin dans la débauche et l'ivresse de sa force
physique." (Oui-oui)
2) "Il dormait tout le jour, la nuit étant rythmée par les excès de
plaisirs des sens et de beuveries auxquels il montrait une
extraordinaire résistance qu'il devait indubitablement à sa force
physique." (Danouche)
3) "Il dormait tout le jour, dépendant, abreuvé et épuisé de ces contacts
nocturnes violents ou sensuels, où se jouait et revenait sans cesse la
question de son incroyable force physique." (Bridget)
4) "Il dormait tout le jour et, la nuit venue, il tissait un extraordinaire
lien d'amitié avec ces gens du bout du monde qui l'avaient d'emblée
accepté comme un des leurs, hormis toutefois la crainte exprimée de sa
force physique." (Danouche)
La phrase mystère est dévoilée ci-dessous (bleu plus pâle) dans une partie de son texte originel, avec le nom complet de nos deux héros : José Arcadio et Ursula.
"- Cinq pesos de plus pour chacune, proposa José Arcadio, et je me partage entre vous vous deux.Il vivait de ça. Il avait fait soixante-cinq fois le tour du monde, enrôlé dans un équipage de marins apatrides. Les femmes qui couchèrent avec lui cette nuit-là dans l'établissement de Catarino le ramenèrent tout nu jusque dans la salle de bal où l'on put voir que pas un millimètre de son corps, des pieds à la tête et devant comme derrière, n'était sans tatouages. Il ne parvenait pas à s'adapter à la vie familiale. Il dormait tout le jour et passait la nuit dans le quartier des maisons de tolérance à parier sur sa force physique. Les rares fois où Ursula réussit à lui faire prendre place autour de la table, on le vit avenant et rayonnant, surtout quand il se mettait à raconter ses aventures en pays lointains. Il avait fait naufrage et dérivé pendant deux semaines dans la mer du Japon, se nourrissant du cadavre d'un de ses compagnons qui avait succombé à l'insolation et dont la chair salée, ressalée et cuite au soleil, était granuleuse et douceâtre à manger. Dans le golfe du Bengale, en plein midi, par temps magnifique, son bateau avait eu raison d'un dragon de mer dans le ventre duquel ils trouvèrent le casque, les fermaux et les armes d'un croisé. Ils avaient aperçu dans les Caraïbes le fantôme du bateau-corsaire de Victor Hughes, la voilure arrachée par les vents de la mort, les mâts rongés par les cafards de mer, faisant route vers la Guadeloupe et se trompant toujours de cap." Gabriel Garcia Marquez, Cent ans de solitude
Un mot sur l'auteur : Né dans un petit village colombien, Gabriel Garcia Marquez sera élevé par ses
grands-parents maternels. Après ses études secondaires, il étudie le droit mais
la littérature retient toute son attention. Il lit beaucoup et commence à
écrire. Il devient journaliste et écrit ses premiers contes. Ses activités
journalistiques le rendent célèbre mais également indésirable pour le
gouvernement colombien, en particulier à cause d'un texte (réédité en 1970 sous
le titre Récit d’un naufragé) où il aborde le sujet du trafic de drogue en Colombie. En 1955, il est envoyé en Europe et voyage dans de nombreux pays
jusqu'en Union soviétique. Puis il revient en Colombie où il se marie. Installé
à Mexico, il écrit Les Funérailles de la grande mémé, en 1962. C'est la
publication de Cent ans de solitude qui va le rendre
célèbre dans le monde entier.
Cent ans de solitude est le roman le plus connu de Gabriel Garcia
Marquez. Il y retrace l'épopée, sur un siècle, de la famille Buendia fondatrice
du village imaginaire de Macondo. Garcia Marquez pensait à ce roman depuis l'âge
de 17 ans. Considéré comme un chef d'œuvre universel pour sa portée humaniste,
on parle de réalisme magique pour qualifier son style. Un roman à emporter pour lire heureux ou simplement à lire et relire pour se faire emporter...
Des réponses, certes, mais pas pléthore de propositions. Pourtant vous avez été nombreux à consulter ces énigmes. (Inintéressant ? Fastidieux ? Trop facile ? "C'est toi qui fais mon ménage ?").
Merci à tous les participants et un grand Bravo à Pénélope et Danouche qui ont trouvé illico le titre du roman. Quelle culture ! Bravo également à nos trois romancières et romanciers de substitution. (Oui-oui, Danouche, Bridget, Plus Mélo et Ana). A quand un grand roman ? ;-)
Cette récréation vous a-t-elle au moins diverti(e)s ?
A bientôt pour un nouveau billet.