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A Worst A Day : GalerÏe IconographÏk et LittéraÏre
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Qu'on m'enterre sans commentaires !
A Worst A Day : GalerÏe IconographÏk et LittéraÏre
A Worst A Day : GalerÏe IconographÏk et LittéraÏre
  • La photographie est la littérature de l’œil. (Remy Donnadieu) Créer, c’est vivre deux fois. (Albert Camus) J'ai photographié la pluie et la journée est passée entre les gouttes. (Bata Radu) La littérature, c'est la pensée accédant à la beauté dans la lumière. (Charles Du Bos)
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Diaporama Awad Art
18 avril 2020

Résilience

  

La résilience,
c'est l'art de naviguer dans les torrents.
Boris Cyrulnik

Haris Nukem - Aphotic on Behance

Mais, quand la mort vient de frapper autour de nous ce qui devait si naturellement
et si légitimement nous survivre, on se sent pris d'effroi et comme dénué de tout bonheur,
parce qu'on tremble pour ce qui est resté debout,
parce que le néant de la vie vous apparaît terrible, parce qu'on en vient à se dire :
Pourquoi aimer, s'il faut se quitter tout à l'heure ?
Qu'est-ce que le dévouement, la tendresse, les soins, s'ils ne peuvent retenir près de nous ceux que nous chérissons ?
Pourquoi lutter contre cette implacable loi qui brise toute association et ruine toute félicité ?
A quoi bon vivre, puisque les vrais biens de la vie, les joies du cœur et de la pensée,
sont aussi fragiles que la propriété des choses matérielles ?

George Sand, Nouvelles lettres d'un voyageur

Haris_Nukem_beautifulbizarre-6

Si certains individus face à l'adversité semblent rendus vulnérables par l'exposition aux traumas,
d'autres vont se construire dans la résilience et sortir renforcés par l'expérience traumatique
qui leur donne un regain d'énergie, un ressort psychologique.
On peut dire que par le traumatisme le sujet entre en résilience.

Marie Anaut, La resilience surmonter les traumatismes (2003)

Haris Nukem3

Lorsqu'un enfant, pour la première fois, voit les adultes tels qu'ils sont,
lorsque pour la première fois l'idée pénètre dans sa tête que les adultes n'ont pas une intelligence divine,
que leurs jugements ne sont pas toujours justes, leurs idées bonnes, leurs phrases correctes,
son monde s'écroule et laisse place à un chaos terrifiant.
Les idoles tombent et la sécurité n'est plus.
Et, lorsqu'une idole tombe, ce n'est pas à moitié, elle s'écrase et se brise ou s'enfouit dans un lit de fumier.
Il est difficile alors de la redresser et, même réinstallée sur son socle,
des taches ineffables dénoncent la chute passée.
Et le monde de l'enfant n'est plus intact.
Il se meut alors péniblement jusqu'à l'état d'homme.

John Steinbeck, A l'est d'Eden

Haris Nukem – Art and Her

Mais enfin l'éloignement peut être efficace.
Le désir, l'appétit de nous revoir finissent par renaître dans le cœur qui actuellement nous méconnaît.
Seulement il y faut du temps.
Or, nos exigences en ce qui concerne le temps ne sont pas moins exorbitantes que celles réclamées par le cœur pour changer. D'abord, du temps, c'est précisément ce que nous accordons le moins aisément, car notre souffrance est cruelle et nous sommes pressés de la voir finir.
Ensuite, ce temps dont l'autre cœur aura besoin pour changer, le nôtre s'en servira pour changer lui aussi, de sorte que quand le but que nous nous proposons deviendra accessible, il aura cessé d'être un but pour nous. D'ailleurs, l'idée même qu'il sera accessible, qu'il n'est pas de bonheur que, lorsqu'il ne sera plus un bonheur pour nous, nous ne finissions par atteindre, cette idée comporte une part, mais une part seulement, de vérité.
Il nous échoit quand nous y sommes devenus indifférents.
Mais précisément cette indifférence nous a rendu moins exigeants et nous permet de croire rétrospectivement
qu'il nous eût ravis à une époque où il nous eût peut-être semblé fort incomplet.

Marcel Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs

Haris_Nukem_beautifulbizarre-15 

Quel est l’impact du confinement sur la santé mentale des Français ? 

Il y a deux catégories de gens :
ceux qui ont acquis au cours de leur développement des facteurs de protection, c’est-à-dire une famille stable, la maîtrise du langage, de bons résultats scolaires permettant des diplômes – qui sont les nouveaux organisateurs des classes sociales ; et ceux qui ont des facteurs de vulnérabilité : maltraitance, guerres, maladies, précarité sociale et violence conjugale, surexposition à la télévision, etc. Ceux-là vont souffrir en confinement. Les premiers vivent un étrange moment, mais finalement une forme de ressourcement, ils vont peindre, lire, écrire, téléphoner, se remettre à un instrument de musique, questionner leurs comportements, puis entrer sans difficulté dans un processus de résilience qui va les amener à reconstruire une autre manière de vivre ensemble. Les autres, traumatisés, vont sortir encore plus vulnérables si on ne les entoure pas, ils vont être malheureux et coûter encore plus cher à la société. Le confinement est pour eux une injuste agression pendant que les nantis, dans leurs beaux logements, sont encore privilégiés. 

harisnukem18

[...]

Vous avez popularisé le concept de résilience, la capacité de l’être humain à dépasser ses traumatismes, une société est-elle résiliente ? 

La résilience, c’est simple : face à un trauma, soit vous en restez prisonnier, et c’est le syndrome post-traumatique,
soit vous cherchez à comprendre ce qui fonctionne bien en vous et autour de vous pour vous remettre à vivre.
Ce n’est en aucun cas individuel ou collectif :
pour surmonter une épreuve, vous cherchez au fond de vous ce qui a été imprégné par votre contexte culturel, votre éducation, vos parents, et vous recherchez alors le soutien affectif, l’aide sociale, familiale, amicale, le sens que vous allez donner à votre fracas. Maintenant, dans nos sociétés, l’espérance de vie n’a jamais été aussi élevée, pourtant il n’y a jamais eu autant de dépressions, celle des femmes enceintes également, mais un quart d’entre elles dépriment, la mortalité des enfants n’a jamais été aussi faible, et il n’y a jamais eu autant de troubles de développement chez nos petits. Tout cela est probablement le résultat d’une culture du sprint et de l’individu.
L’OMS souligne que la psychiatrie est le premier budget dans tous les pays occidentaux. Après le confinement, il faudra remettre en question beaucoup de choses ;
il est temps de replacer la solidarité familiale et amicale au premier plan de nos valeurs, avant la réussite individuelle.

Boris Cyrulnik : « Il est temps de se servir de cette catastrophe pour penser la vie autrement »  

Haris Nukem - Golden Girl on Behance  

- Z'avez besoin d'aide ?
Le vieil homme se releva
- Ooooooooh j'en ai vu d'autres !

©   Well - Il passera pas l'hiver ! qu'on nous avait dit
La maudite maison en viager

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
C
Quelques jolies photos aident à supporter le confinement...<br /> <br /> •.¸¸.•*`*•.¸¸☆
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