Sextrémisme
Tour à tour vierge ou putain, sainte ou salope, reine ou sorcière, rencontre avec l'artiste Deborah de Robertis.
C’est le 31 août, devant la grotte, que la vierge est apparue. C’était à Lourdes et la vierge, cette fois, était nue.
L’image qu'il reste est belle et étrange à la fois.
Devant la foule de fidèles agenouillés devant le sanctuaire, Déborah de Robertis, seulement vêtue d’un voile bleue, se tient immobile, les mains jointes, devant la grotte de Massabielle, juste dessous la statue de la Vierge Marie sensée être apparue à la petite paysanne Bernadette Soubirous en 1858. Elle est restée un court moment immobile, le regard fixe, avant d’être pudiquement couverte et transportée, toujours raide, hors du cadre.
Ensuite, pendant plus de quarante minutes, face au mutisme de l’artiste qui avait décidé de garder le silence, les policiers ont tenté de la contraindre à monter dans une ambulance pour la faire interner. Déborah de Robertis a l’habitude : "J'ai déjà été internée de force et passé une nuit en hôpital psychiatrique où on m'a littéralement traité comme une malade mentale."
"Elle nous a violés"
Depuis 2014, elle a rejoué Monica Bellucci vue par la photographe Bettina Reims, s’aspergeant de ketchup devant un plat de spaghettis ;
elle s’est incrustée aux Arts-Déco, en pleine expo Barbie, perruque blonde et combinaison poilue ;
elle a performé devant la Joconde, au Louvre, cuisses largement ouvertes, pendant des heures durant ;
elle a maculé de vrai sang menstruel le portrait "figé, désincarné, sous vitre" d’une Femen shootée par la même Bettina Reims au Quai Branly ;
elle a aussi pissé sur la représentation géante de son invitation aux Arts-Déco dans une forme de 're-enactment' du 'Dirty Corner' d’Anish Kapoor ('le vagin de la reine') et de la Fontaine de Marcel Duchamps, avant de se faire gifler par l’une des organisatrices.
"Ma chatte, mon copyright"
Dans le dernier clip qu’elle a réalisé en 2017, 'Ma Chatte mon Copyright', l’accusée de viol est en noir. Veuve ou sorcière, elle danse et tourbillonne, ivre de peinture et de liberté, accompagnée de la violoniste Maria Poljanic, de la rappeuse MacManu, du rappeur Yaway et de la performeuse Aurore Le Duc.
De sa voix-off envoûtante, elle murmure sans jamais cesser de scruter la caméra :
"C’est moi le tableau, ma scène, mon épopée. Je me déhanche dans les couloirs du Louvre, tout le monde se tait quand Mona Lisa l’ouvre […] Vierge qui suinte quand la caméra pointe […] Ceci est mon corps, ma plaidoirie, ma prière."
Amen.
Marie Vaton, L'artiste "sextrémiste" qu'on voudrait faire passer pour folle
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Cornuelles, pines, fions…
Ces pâtisseries se dégustent aux Rameaux et à Pâques dans le Poitou et les Charentes. Recettes et petites histoires.
Savez-vous que dans le Poitou et les Charentes, les gâteaux de la période des Rameaux (14 avril cette année) et de Pâques (21 avril)
sont très suggestifs ? Tour d’horizon et recettes à tester :
La pigne ou pine, un sexe masculin
Du côté de Jonzac, Barbezieux et même Châteauneuf, à l’occasion des Rameaux, on vend des pignes ou des pines, des friandises en forme de phallus, parfumées à la fleur d’oranger ou au cognac et parfois recouvertes de crème Chantilly.
Cette pâtisserie serait un symbole de renouveau. Car confectionnée au début du Printemps, qui est synonyme d’éclosion, de renouvellement et de fertilité. La signification de ce gâteau viendrait d’un ancien culte païen, lié à l’adoration du symbole de la fécondité.
Les ingrédients
– Pour la pâte à choux : 125 g de farine, 20 cl d’eau, 75 g de beurre, 3 oeufs, une pincée de sel
- Pour la crème pâtissière : 2 œufs, 100 g de sucre, 50 g de farine, 1/2 litre de lait, du cognac
Sudouest.fr, Connaissez-vous les gâteaux coquins du Poitou-Charentes ?
Amène ton Culte
Qu'on l'exalte, qu'il exulte
Sans se faire prier
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