Cochon
"Cauchon, c'est le parangon de l'ignominie. L'évêque sanglant. Le traître à la France. Le bourreau de Jeanne d'Arc. A lui seul, il est la respectabilité salie de l'Université. De l'historiographie à la littérature ou à l'imagerie, la condamnation est la même. Et Pierre Cauchon émerge à peu près seul parmi les coupables presque anonymes de cette machine judiciaire qui envoya au bûcher du Vieux Marché l'héroïne d'Orléans et de Reims. [...]
Ego nominor porcus. "J'ai nom le porc." Usant du procédé bien connu des fables, c'est avec des formes d'animaux familiers que se présentent les juges prêts à envoyer Jeanne au bûcher. Il y a le Tigre, le Renard, le Serpent, qui se récusent, l'Ane qui est greffier et le Cochon qui se propose pour présider le tribunal. Et Paul Claudel de l'assommer. "Moi, moi, je suis le Cochon." Et le chœur de ratifier : "Qui serait le juge, si ce n'était le Cochon, notre Seigneur ?" Toute l'histoire posthume de l'évêque de Beauvais est là résumée. Toute son infamie y est justifiée. Il est la bête immonde. Son nom dispense d'aller plus loin dans le jugement de l'histoire." Comment on devient le juge de Jeanne d'Arc, Jean Favier
"Gens bons,
sales amis,
et autres sots, y sont
à se faire leurs cochonneries..."
Well, Sales liaisons