Confirmez que vous n'êtes pas une robote
Confirmez que vous n'êtes pas une robote
Avec l'ère de machines,
beaucoup d'esprits se croient robots.
Louis Pauwels, Ce que je crois
Tu parles de civilisation, tu dis qu’elle ne devrait pas être,
ou qu’elle devrait être différente.
Tu dis que tous les hommes souffrent, ou la majorité, avec les choses humaines disposées de cette manière.
Tu dis que si elles étaient différentes, ils souffriraient moins.
Tu dis que si elles étaient selon tes voeux, cela vaudrait mieux.
J’écoute et je ne t’entends pas.
Pourquoi donc voudrais-je t’entendre ?
Si je t’entendais je n’en serais pas plus avancé.
Si les choses étaient différentes, elles seraient différentes, voilà tout.
Si les choses étaient selon ton coeur, elles seraient selon ton coeur.
Malheur à toi et à tous ceux qui passent leur existence à vouloir inventer la machine à faire du bonheur !
Fernando Pessoa, Poèmes désassemblé
Ce que c’est que les illusions !
Moins que les robots nous savons.
Les sentiments sont désormais
suscités à l’électricité.
Le robot muet descend de l’arche,
plein de désir de paternité.
Vous autres: en avant, marche !
Place pour les amants programmés !
Ne coupez donc pas le courant.
Surtout que l’amour ne meure pas.
Les machines s’aiment en tout cas
c’est plus que les hommes, n’est-ce pas ?
Stig Dagerman, Billets quotidiens (27 octobre 1950)
Je m’arrache à mes visions et je m’arrache les yeux chaque jour qui passe.
Je ne veux pas voir, je ne peux pas voir les hommes mourir chaque jour.
Je préfère être de pierre, être sombre,
à supporter le dégoût de me ramollir en dedans et sourire
à droite et à gauche afin que prospère ma petite affaire.
Je n’ai d’autre affaire que d’être ici à dire la vérité
au milieu de la rue et à tous les vents :
la vérité d’être vivant, rien que vivant,
avec les pieds sur terre et le squelette libre dans ce monde-ci.
Que diable gagnons-nous à bondir jusqu’au soleil avec nos machines
à la vitesse de la pensée ; que gagnons-nous
à voler au-delà de l’infini
si nous continuons à mourir sans aucun espoir de vivre
hors du temps des ténèbres ?
Gonzalo Rojas, Contre la mort
Seule ma vie mourra pour moi vraiment,
un jour.
Seule l’herbe sait le goût de la terre.
Seul mon sang se languit, vraiment,
de mon cœur, quand il le quitte.
L’air est haut, tu es haute,
ma tristesse est haute.
Arrive un temps où meurent les chevaux.
Arrive un temps où vieillissent les machines.
Arrive un temps où la pluie tombe froide
et toutes les femmes portent ta tête
et tes robes.
Arrive aussi un grand oiseau blanc
qui pond sur le ciel la lune.
Nichita Stănescu
Ce qui stupéfie ne peut être
le vestige de ce qui
a été.
Demain encore aveugle
avance lentement.
La vue et la lumière
font la course l’une vers l’autre,
et de leur étreinte
naît le jour,
aussi grand qu’un faon,
les yeux déjà ouverts.
John Berger, Ce qui stupéfie
La vie condamne les hommes
Aux mêmes soubresauts des remparts
À une même tentation de brûlure
La vie consume les hommes
Comme des feux de joie
Dans les bas fonds de l’eau
La vie transparaît en mesure
Des miroirs d’homme
La vie revendique un sourire
Et le retient sans fin
Au bord de l’évanouissement
La vie rassure sur la nature du mal
Et baisse les yeux en abondance
La vie va jusqu’à la mort
Après elle se fait déraison
C’est là que je l’attends
La vie est une dernière autopsie
Alicia Gallienne, Dernière autopsie
Plus je vis
moins je sais ce que je suis
donc plus je suis identique
à ce qui n’a pas d’identité
des corneilles craillent à la lune
le soleil use le cuivre du clocher
les arbres colorient doucement leurs pages
des hommes voyagent de peau en peau
puis un jour sans le savoir
ils traversent le bleu du ciel
pour aller relier la lumière
des étoiles entre elles
José Acquelin, Festival
Où est-il celui qui parlait le langage des astres ?
Celui capable de réformer le monde
Ou de l’embraser d’un souffle acide
De l’enrouler d’un bon mot
Jusqu’à l’implosion des sens
De faire de tout ce qui était
Cendres incandescentes
Où es-tu ?
Grégory Rateau, Pour qui parle le poète ?
J’ai aimé, comme tout le monde. Peut-être est-elle
Encore vivante. Le temps passera jusqu’au jour
– Ce n’est pas encore demain, mais un jour bien plus tard –
Où quelque chose d’aussi grand que l’automne
S’allumera sur la vie comme un ciel que rougit l’incendie
Et qu’attendrit le sous-bois. Sur la sottise des flaques,
Crapauds alanguis par la soif,
Sur les clairières frissonnantes
Comme un lièvre, et qui sont jusqu’aux oreilles
Cousues à la natte des feuilles d’antan,
Sur le bruit qui ressemble au faux ressac du passé…
J’ai aimé comme tout le monde
Et je sais que, depuis toujours,
Les prés mouillés sont mis au pied de l’année.
Au chevet de nos coeurs l’amour dépose
La frissonnante nouveauté des mondes.
Boris Pasternak, Par-dessus les barrières
Cette folie – ce cheval, où te mènera-t-il ?
L’espace galope sous toi,
nul besoin de route.
Viens donc,
parle-moi depuis l’avenir, ami qui existe en moi
aujourd’hui. Ami-prolongement.
Je suis, moi aussi, un bout de ta trame.
Donne-moi ta main, par-dessus le temps.
Asseyons-nous. Éteins la lumière.
As-tu besoin du soleil ?
Nikiforos Vrettakos, Conversation hors du temps
La nuit, quand le pendule de l’amour balance
entre Toujours et Jamais,
ta parole vient rejoindre les lunes du cœur
et ton œil bleu,
d’orage tend le ciel à la terre.
Paul Celan, La nuit
Je m’arrache à mes visions et je m’arrache les yeux chaque jour qui passe.
Je ne veux pas voir, je ne peux pas voir les hommes mourir chaque jour.
Je préfère être de pierre, être sombre,
à supporter le dégoût de me ramollir en dedans et sourire
à droite et à gauche afin que prospère ma petite affaire.
Je n’ai d’autre affaire que d’être ici à dire la vérité
au milieu de la rue et à tous les vents :
la vérité d’être vivant, rien que vivant,
avec les pieds sur terre et le squelette libre dans ce monde-ci.
Que diable gagnons-nous à bondir jusqu’au soleil avec nos machines
à la vitesse de la pensée ; que gagnons-nous
à voler au-delà de l’infini
si nous continuons à mourir sans aucun espoir de vivre
hors du temps des ténèbres ?
Gonzalo Rojas, Contre la mort
à la fin
il est bon d’être seul
une étoile se faufile parfois
par le plafond
comme un sou
dans le tronc des aumônes
elle entre chez toi
et s’en va aussitôt
mais tu es le seul
au monde
à voir
sa lumière
Radu Ștefănescu, Le bout du tunnel
A la sixième extinction
de Masse je serai là tout près de toi mon Enfant mon Amour et t'emporterai
loin de ce si prévisible fracas
Ni les glaces ni ces tenaces menaces
Ne sauront pouvoir encore nous submerger
© Well, Anthropobscène
Lorsqu'on cesse d'être illogique,
on devient une machine.
Patricia Wentworth, La plume du corbeau
Amour artificiel
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Intelligence superficielle
© Well, 01000010 01101111 01101110 01101000 01100101 01110101 01110010 00001101 00001010
Bonheur
What we loved in your outdated generation,
it is the facetious desire to believe
that Love is stronger than anything.
© Well, Incredible these humanoids !
Aaahaah Ahhhaaaaa Aaaaaaahaaaaaa !!!