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A Worst A Day : GalerÏe IconographÏk et LittéraÏre
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Qu'on m'enterre sans commentaires !
A Worst A Day : GalerÏe IconographÏk et LittéraÏre
A Worst A Day : GalerÏe IconographÏk et LittéraÏre
  • La photographie est la littérature de l’œil. (Remy Donnadieu) Créer, c’est vivre deux fois. (Albert Camus) J'ai photographié la pluie et la journée est passée entre les gouttes. (Bata Radu) La littérature, c'est la pensée accédant à la beauté dans la lumière. (Charles Du Bos)
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Diaporama Awad Art
14 juin 2019

Cahier

 


Les invités avaient pris congé depuis longtemps. L’horloge venait de sonner la demie de minuit.
Seuls, notre amphitryon, Serge Nicolaiévitch et Vladimir Pétrovitch restaient encore au salon.
Notre ami sonna et fit apporter les reliefs du repas.
« Nous sommes bien d’accord, messieurs, fit-il en s’enfonçant dans son fauteuil et en allumant un cigare, chacun de nous a promis de raconter l’histoire de son premier amour. À vous le dé, Serge Nicolaiévitch. »
L’interpellé, un petit homme blond au visage bouffi, regarda l’hôte, puis leva les yeux au plafond.
« Je n’ai pas eu de premier amour, déclara-t-il enfin. J’ai commencé directement par le second.
— Comment cela ?
— Tout simplement. Je devais avoir dix-huit ans environ quand je m’avisai pour la première fois de faire un brin de cour à une jeune fille, ma foi fort mignonne, mais je me suis comporté comme si la chose ne m’était pas nouvelle ; exactement comme j’ai fait plus tard avec les autres. Pour être franc, mon premier – et mon dernier – amour remonte à l’époque où j’avais six ans. L’objet de ma flamme
était la bonne qui s’occupait de moi. Cela remonte loin, comme vous le voyez, et le détail de nos relations s’est effacé de ma mémoire. D’ailleurs, même si je m’en souvenais, qui donc cela pourrait-il intéresser ?
— Qu’allons-nous faire alors ? se lamenta notre hôte… Mon premier amour n’a rien de très passionnant, non plus. Je n’ai jamais aimé avant de rencontrer Anna Ivanovna, ma femme. Tout s’est passé le plus naturellement du monde : nos pères nous ont fiancés, nous ne tardâmes pas à éprouver une inclination mutuelle et nous nous sommes mariés vite. Toute mon histoire tient en deux mots. À vrai
dire, messieurs, en mettant la question sur le tapis, c’est sur vous que j’ai compté, vous autres, jeunes célibataires… À moins que Vladimir Pétrovitch ne nous raconte quelque chose d’amusant…
— Le fait est que mon premier amour n’a pas été un amour banal », répondit Vladimir Pétrovitch, après une courte hésitation.
C’était un homme d’une quarantaine d’années, aux cheveux noirs, légèrement mêlés d’argent.
« Ah ! Ah ! Tant mieux !… Allez-y ! On vous écoute !
— Eh bien, voilà… Ou plutôt non, je ne vous raconterai rien, car je suis un piètre conteur et mes récits sont généralement secs et courts ou longs et faux… Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, je vais consigner tous mes souvenirs dans un cahier et vous les lire ensuite. »
Les autres ne voulurent rien savoir, pour commencer, mais Vladimir Pétrovitch finit par les convaincre.
Quinze jours plus tard, ils se réunissaient de nouveau et promesse était tenue.
Voici ce qu’il avait noté dans son cahier :

 


Ivan Tourgueniev, Premier amour 

miss-Magic Marker 1954

- Allez les enfants, on ouvre son cahier d'orthographe, à la page quatre-vingt-dix-huit !
- Mé Métress, y'a que vin pages dans no cayés !!!
- Certes, j'allais encore oublier : la nouvelle réforme !
- Madamm, l'ortograf ne fé pas le géni, il a dit Standal
- Tu as raison Emma ! tu connais Stendhal toi ??? on va plutôt s'envoyer des Sms !
- Des koi, m'dam ?
- Des textos, Enzo, des textos !

©   Well, Tamtam sculpté tamtam tendu qui gronde

 

 

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