8 septembre 2007
Eau
[...] on m'a tout pris.
Je n'ai plus rien que mon
invention.
Il n'est pas seul celui qui peut toucher une bête ou un
arbre, ou s'approcher avec ses yeux du brouillard bleu
ou du soleil ;
celui qui peut être fontaine ou ruisseau à la fantaisie du bruit
de l'eau
et qui peut couler comme elle avec le reflet de tous les ciels.
Il
n'est pas seul celui qui a goût au jour.
Celui qui a un nez, une bouche, des
yeux, des oreilles, une bonne chair d'animal.
Tout lui tient compagnie.
Il y a
de grosses joies qui passent dans l'air du temps comme des poissons enflammés.
Je n'ai plus rien.
Jean Giono, Le bout de la route
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