Foule
La foule s'affole, se presse, se stresse et se défoule
"Il était midi. La foule emplit les rues, allant et venant, se dispersant ou s'agglomérant, circulant ou stationnant, s'écoulant dans les bouches du métro comme un ruisseau de bitume, assaillant les autobus comme une nuée de sauterelles : une foule qui se marchait sur les pieds, s'enfonçait les côtes à coups de coude, se crachait dans le dos : une foule rognonneuse, ténébreuse, avagivitévée ["agitée" en javanais]."
Queneau, les Derniers jours
"Le train était bondé, et lorsque les passagers commencèrent à envahir la rampe d'accès et arriver vers lui, ils se transformèrent en foule agitée. Quinn battait nerveusement sa cuisse droite avec le cahier rouge, se dressait sur la pointe des pieds et scrutait la cohue. Rapidement les gens affluèrent autour de lui. Des hommes et des femmes, des enfants et des personnes âgées,des adolescents et des bébés, des riches et des pauvres, des hommes noirs et des femmes blanches, des hommes blancs et des femmes noires, des asiatiques et des arabes, des hommes en marron et en gris et en bleu et en vert, des femmes en rouge et en blanc et en jaune et en rose, des enfants en tennis, en chaussures de cuir et en bottes de cow-boy, des gros, des maigres, des grands, des petits, tous différents les uns des autres, chacun irréductiblement soi-même." Paul Auster, Trilogie New-Yorkaise