Je n'ai pas que vous !
LE COMMISSAIRE,
assis à son bureau.
N'insistez donc pas, sacrebleu ! Je n'ai pas que vous à entendre.
LE MONSIEUR.
Vous pouvez bien m'autoriser à porter une arme sur moi !
LE COMMISSAIRE.
Non.
LE MONSIEUR.
Qu'est-ce que ça vous fait ?
LE COMMISSAIRE.
Ça me fait que je ne le veux pas.
LE MONSIEUR.
Le quartier n'est pas sûr. Il est infesté de souteneurs qui bataillent entre eux toute la nuit et attaquent les passants pour les dévaliser.
Or, la profession que j'exerce m'oblige à rentrer tard chez moi.
[...]
LE COMMISSAIRE.
Hein ? Quoi ?... Un mot de plus, je vous fais empoigner !
A-t-on idée d'un ostrogoth pareil, qui vient semer la perturbation et faire le révolutionnaire jusque dans le commissariat !...
Vous avez de la chance que je sois bon enfant.
(Le monsieur veut parler.)
En voilà assez, je vous dis ! Fichez-moi le camp, et que ça ne traîne pas, ou je vais vous faire voir de quel bois je me chauffe.
Allez, allez !
Sortie hâtive et épouvantée du monsieur.
LE COMMISSAIRE,
seul.
J'aurai l'oeil sur cet anarchiste.
Georges Courteline, Le commissaire est bon enfant
Mais je n'ai pas que vous
susurra suavement la Grande Prêtresse de tous les Univers, s'adressant aux si prévisibles Humains
Le Ciel ne vous attendra plus
© Well, Exégèse d'un chaos