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A Worst A Day : GalerÏe IconographÏk et LittéraÏre
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Qu'on m'enterre sans commentaires !
A Worst A Day : GalerÏe IconographÏk et LittéraÏre
A Worst A Day : GalerÏe IconographÏk et LittéraÏre
  • La photographie est la littérature de l’œil. (Remy Donnadieu) Créer, c’est vivre deux fois. (Albert Camus) J'ai photographié la pluie et la journée est passée entre les gouttes. (Bata Radu) La littérature, c'est la pensée accédant à la beauté dans la lumière. (Charles Du Bos)
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Diaporama Awad Art
10 avril 2022

Isoloir

 

 

Il faut avoir vécu dans cet isoloir qu'on appelle Assemblée nationale,
pour concevoir comment les hommes qui ignorent le plus complètement l'état d'un pays
sont presque toujours ceux qui le représentent.

Pierre Joseph Proudhon, Confessions d'un révolutionnaire

 

WeLoveWords - Les isoloirs par arthur-roubignolle



Difficile de démêler tout ce qui se joue et se noue dans un isoloir.
Le vote est en partie imprévisible.
À la fois excitant et intimidant, c'est un pouvoir qui garde sa part d'ombre. Il a quelque chose qui touche au sacré  ; son étymologie en témoigne  :
le vote est d'abord « le vœu, la prière », le suffrage est « l'intercession d'un saint auprès de Dieu », le scrutin est « la cérémonie où les catéchumènes étaient interrogés sur la foi » (Dictionnaire historique de la langue française, Alain Rey).
Théâtre d'une liturgie laïque, l'isoloir matérialise l'espace où l'électeur doit se prononcer, en âme et conscience, sur l'intérêt général. Il faut « laisser en dehors nos passions, nos sympathies, nos haines, nos intérêts privés, nos parentés, nos ambitions, nos considérations de personnes », écrivaient solennellement les républicains de la IIIe République …
Tenir à distance à la fois ses affects et ses pulsions, pour laisser parler ses convictions et sa raison.

Elections 2019 il baisse son pantalon dans l'isoloir


[...] Voilà pour les grands principes, exposés par Yves Déloye et Olivier Ihl dans L'Acte de vote (Presse de Sciences Po, 2008). En passant le rideau de l'isoloir, l'électeur cesse d'être un individu lambda, immergé dans son quotidien, pour devenir un citoyen, libre et autonome, doté d'une part de souveraineté.

Cet idéal imprègne en profondeur la culture républicaine.
Mais dans les faits, il est impossible à tenir. Car on ne peut pas, en passant le rideau de l'isoloir, laisser au vestiaire une partie de soi-même. Tout électeur porte en lui son histoire et son humeur. Il charrie une tradition familiale, par rapport à laquelle il se positionne (pour ou contre). Il possède une expérience singulière de la société, du travail, du vivre-ensemble. Il a sa culture, son bagage. Ses préoccupations (son logement, son argent, le bulletin de notes de son enfant, le bulletin de santé de sa vieille mère...) et ses émotions du moment  :
inquiétudes, colères, enthousiasmes, peurs, déceptions, amertumes.

Héloïse Lhérété, L'énigme du vote (avril 2012
    

Toilet Paper Socks


Les voix de couloir empruntant l'isoloir finissent toujours dans la poubelle de l'histoire.
Mohammed Larbi

 

nude-friend-on-heelsnbsplil-phi-casts-her-vote-part-1


Considérations philosophiques sur la très singulière coutume du vote, étayées sur l'analyse de récents scrutins en France

Le moment est sans doute favorable pour examiner, en gardant une distance ethnologique,
la coutume du vote, dernière vache sacrée de nos pays confortables et agréablement nihilistes.
Les États-Unis ayant montré le chemin, la moitié des gens, la majorité des jeunes et des classes populaires, cessent peu à peu de se conformer à cette coutume. Au regard de la religion « démocratique », de son culte conjoint du nombre et de la conviction secrète des âmes (« l’isoloir », quel vocable politique !), la sauvage incroyance grandit. Comme nous venons de le voir dans diverses occasions, le vote est de plus en plus instable et irrationnel. Il appelle donc – enfin ! – la critique philosophique.

 

Sarah Silverman



[...] L’intelligibilité suppose qu’on rapporte le vote à autre chose que lui-même. Les questions sont claires :

Quel est le réel dont le vote est pour les uns la formalisation, pour les autres la dissimulation ?
Quel est-il, pour qu’à son propos on puisse passer de la maxime massive de juin 1968 :
« Elections, piège à cons »
à la maxime qu’on a pu lire sur une pancarte dans la manifestation du premier mai 2002 :
« Je pense, donc je vote. »
À supposer que ce réel inclue Le Pen, existe-t-il un traitement de Le Pen qui ne se réduise pas à l’étrange parade qu’est le vote pour Chirac ?

 

La campagne électorale version sexy


[...] On peut dire aussi bien qu’il s’agit de trouver les nouveaux lieux de la volonté générale.
Rousseau l’a très bien dit :
« La volonté particulière tend, par sa nature, aux préférences, et la volonté générale à l’égalité ».
Pour manifester, fût-ce sur un seul point, le retour d’une volonté générale, il faut certainement sacrifier bien des préférences. C’est à quoi la philosophie peut aider. Car, dans son inspiration la plus générale, elle apprend qu’on peut préférer l’universalité du vrai aux préférences.
Et qu’alors on est heureux, par-dessus le marché.

 Alain Badiou, Considérations philosophiques sur la très singulière coutume du vote étayées sur l'analyse de récents scrutins en France
(mars 2002)

Taiyo_Kimura_vote_elections_isoloir

La perfection de l'âme quant au plaisir est l'extinction de toute opinion
 capable de lui inspirer de la crainte.
Epicure, Maximes


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Votez Josette !
et vous ne l'aurez plus dans les chaussettes !!!
clama-t-elle en sortant totalement nue de l'isoloir
 
©   Well, "Toi Président" : le suspensoir qui en a vraiment dans le calfouette

Le changement c'est pas maintenant !


Le changement c'est pas pour maintenant !

Sacrée Josette

 

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
W
Hier on se regardait à peine<br /> <br /> C’est à peine si l’on se penchait<br /> <br /> Aujourd’hui nos regards sont suspendus<br /> <br /> Résidents résidents de la République<br /> <br /> Où le rose a des reflets bleus<br /> <br /> Résidents résidents de la République<br /> <br /> Chérie, des atomes, fais ce que tu veux…<br /> <br /> <br /> <br /> J’sais pas pas pas pas pas<br /> <br /> J’sais pas pas pas<br /> <br /> <br /> <br /> Alain Bashung, Résidents de la République
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