Ogre
Erik Orsenna : « Vincent Bolloré est dangereux pour la démocratie »
L’académicien, auteur de 70 livres, publie le 16 février un roman intitulé
« Histoire d’un ogre » (Gallimard)
dans lequel il s’attaque avec férocité, mais, sans le nommer, à l’homme d’affaires
qu’il accuse de vouloir régner sur les médias et l’édition.
Pourquoi avoir utilisé le conte pour retracer ce parcours de l’ogre ?
Le conte est au fond la manière la plus politique qui soit d’aborder les choses.
Les grands romanciers du social comme Zola ou Balzac sont avant tout d’immenses reporters.
Le conte, c’est la force du XVIIIe siècle.
Je me suis nourri de Swift, de Voltaire, de Diderot, de tous ces gens qui, face à une situation bloquée,
en dénonçaient les risques et les ridicules pour essayer de faire advenir une société meilleure.
Le conte, avec la caricature qu’il comporte, permet de forcer les traits et d’interroger sur un autre avenir possible.
Vous ne citez pas le nom de Vincent Bolloré. Pourtant, vous ne faites aucun mystère sur son identité
en décrivant sa carrière et son ascension, ses origines bretonnes, son lieu de résidence à Paris
et ses dernières acquisitions dans les médias et l’édition.
Pourquoi Vincent Bolloré ?
Ce qui m’intéressait en tant qu’économiste, c’était de montrer que cet homme
à l’appétit insatiable n’est pas un entrepreneur.
C’est un homme d’affaires et de coups, il se glisse dans les nids construits par d’autres.
C’est un prédateur qui n’apporte rien d’autre aux entreprises qu’il achète que son nom.
L’ogre, c’est le « toujours plus ».
Il veut tout engloutir, il n’en a jamais assez.
Ce que je fais avec ce livre c’est : « Balance ton ogre. »
Avec ce livre, il n’est plus question pour vous de publier dans son groupe…
Beaucoup d’autres auteurs sont partis avant moi.
Je voulais honorer mes projets en cours et surtout expliquer pourquoi je partais.
Je ne pouvais pas rester sous la houlette de cet ogre.
Je ne voulais pas cautionner son système.
Se retrouver censuré ou sous pression ne m’aurait pas été supportable.
Mais j’aurais autant détesté que l’on puisse se servir de ma présence pour dire :
« Vous voyez, nous ne sommes pas si méchants, Orsenna écrit ce qu’il veut. »
Vanessa Schneider, « Vincent Bolloré est dangereux pour la démocratie »
Publié le 07 février 2023
On apprend que Vincent Bolloré, propriétaire de Canal+, aurait exigé la modification du scénario
de la première saison de la série Paris Police 1900 (créée par Fabien Nury, 2021)
produite et diffusée par la chaîne cryptée, sans autre précision.
« Il a fallu réécrire le scénario, l’équipe est sous une pression monstre », a déclaré sous couvert d’anonymat une source citée par Le Canard enchaîné dans son édition du 26 janvier 2022. Sollicitée la direction du groupe Canal+ n’a pas souhaité faire de commentaire.
« Avec Bolloré, tout ce qui tourne autour de la religion ou de l’homosexualité, c’est compliqué »,
concède une ancienne responsable de Canal+. Une information rendue publique au moment où débute le tournage de la deuxième saison qui doit notamment évoquer... la séparation de l’Église et de l’État !
Comme le rappelle l’hebdomadaire, l'intrusion de Vincent Bolloré dans une production n’est pas une première.
D’après une enquête du journal Le Monde publiée en 2021, Vincent Bolloré aurait ordonné à Canal+ de se désengager de la production de Grâce à Dieu, le film de François Ozon revenant sur une affaire de pédophilie dans l’Église.
Idem pour Lourdes, la série des frères Larrieu.
« C’était un polar, mais le titre dérangeait, il ne voulait pas que ça porte ombrage à la ville et aux pèlerinages »,
a expliqué un acteur au Canard Enchaîné.
Darkness-fanzine, Vincent Bolloré aurait demandé à Canal+ de modifier le scénario de la série Paris Police 1900
Publié le 29 Janvier 2022
Tu es un ogre, me disait parfois Rachel.
Un ogre ?
C'est-à-dire un monstre féerique,
émergeant de la nuit des temps ?
Michel Tournier, Le Roi des Aulnes
D’orgies en orgies
L’Ogre bouscule copule encule et dévore tout absolument tout
Ce qu’il a déjà honni
© Well, L'ogre de barbarie
Il a beau leurrer il sera pour toujours l’abhorré