Asphyxie
Tous, qui que nous soyons, nous avons nos êtres respirables.
S’ils nous manquent, l’air nous manque, nous étouffons.
Alors on meurt.
Mourir par manque d’amour, c’est affreux !
L’asphyxie de l’âme !
Victor Hugo, Les misérables
Le monde meurt d'asphyxie dans son égoïsme prudent et vil.
Le monde étouffe.
Rouvrons les fenêtres.
Faisons rentrer l'air libre.
Respirons le souffle des héros.
Romain Rolland, Vie de Beethoven
Jeux d’asphyxie
Ces pratiques de non-oxygénation, dites d’hypoxiphilie, sont de trois types :
freiner, de façon volontaire, l’irrigation sanguine du cerveau par strangulation, apnée
ou compression des carotides, du sternum ou de la cage thoracique, pour ressentir des sensations intenses et des visions pseudo-hallucinatoires. La strangulation peut être obtenue avec un lien (ceinture, écharpe, rideau…) ou par compression à l’aide des pouces ou paumes des mains appuyés sur la carotide. L’hypoxie est obtenue plus ou moins rapidement selon les modes de strangulation et les sensations varient selon la durée. La perte de connaissance peut être rapide avec, nous le verrons, un risque majeur de graves lésions irréversibles, voire le décès ;
obtenir une hyperventilation en position « accroupie » et le « joueur » se redresse rapidement,
nez pincé, en forçant l’air hors de son corps ou avec « l’aide » d’un tiers qui exerce une pression forte sur son sternum ;
se mettre en apnée prolongée en retenant sa respiration ou en s’asphyxiant avec un sac.
L’appauvrissement en oxygène entraîne une augmentation significative du gaz carbonique (hypercapnie)
et peut conduire à une perte de conscience et des lésions importantes.
L’hypoxie est obtenue très rapidement et la privation sévère d’oxygène entraîne des séquelles plus ou moins intenses selon la durée de l’anoxie et peut aboutir à une perte de connaissance et des spasmes convulsifs.
Lorsqu’il y a des témoins, ils essayent de réveiller leur camarade mais si le malaise persiste,
la panique est inévitable, avec des séquelles pouvant conduire au décès du « joueur »…
Hélène Romano, Jeux d’asphyxie in L'enfant et les jeux dangereux
L'homme pose pour son oeuvre quand il ne pose pas pour lui-même :
les tragiques prennent l'air grave ;
les politiques l'air soucieux ;
les lyriques planent quand ils vous parlent ;
les journalistes vous jettent au nez tous les faits du lendemain ;
les moindres savants vous asphyxient de leurs fumées nouvelles,
et vous êtes obligé d'appeler le chimpanzé dans le cercle pour retrouver la nature.
Anne Barratin, De Vous à Moi
Pâques est la plus importante fête religieuse chrétienne.
Elle est célébrée pour commémorer la résurrection de Jésus-Christ, trois jours après sa mort sur la croix.
La crucifixion est une méthode de mise à mort courante à l’époque romaine.
Mais comment Jésus est-il mort sur la croix ?
Plus de 10 théories ont été publiées sur les causes de sa mort, parmi lesquelles on retrouve une rupture cardiaque, une insuffisance cardiaque, un choc hypovolémique, une syncope, une acidose, une asphyxie, une arythmie avec asphyxie, une embolie pulmonaire. Certains auteurs pensent même que dans un nombre limité de cas, certaines victimes ne sont qu’en mort apparente et peuvent revenir à eux une fois descendus de leur croix.
A cette époque, il était classique de débuter le supplice en fouettant le condamné
sur le dos, les fesses et les jambes, à l’aide d’un fouet court aux lanières plombées.
Ensuite, le condamné devait porter sa croix (il ne portait en fait que le patibullum, la barre transversale qui pesait à elle seule entre 34 et 57 kilos : la croix entière pesait environ 134 kilos) en dehors des murs de la ville puis ses mains et ses pieds y étaient fixés, à l’aide de clous ou de cordes, avant que la croix ne soit redressée. Placé la tête en haut, plusieurs jours pouvaient être nécessaires avant que le condamné ne succombe. Parfois les soldats romains cassaient les jambes sous le genoux pour hâter la mort : deux conséquences en plus des douleurs, pouvaient être une perte de sang et une embolie pulmonaire graisseuse. Comme les jambes étant incapables de supporter le corps, une défaillance respiratoire survenait du fait de l’incapacité du supplicié d’inspirer suffisamment. Le poids du corps, tirant sur les bras et les épaules, maintenait les muscles intercostaux dans un état d’inhalation et ainsi entravait l’expiration : l’expiration se faisait alors principalement à l’aide du diaphragme. la respiration restait superficielle et était probablement insuffisante, provoquant une hypercapnie. Le sang se chargeait alors en CO2, la fréquence respiratoire augmentait. Le manque d’oxygène accélérait la fatigue musculaire, une hyperexcitabilité du cœur pouvait apparaître, un état propice à la survenue d’un trouble du rythme fatal. Ces effets étaient maximaux au cours des premières heures. L’apparition de crampes musculaires ou d’une tétanie des muscles respiratoires, empêchaient toute récupération de la respiration. Les deux causes les plus probables d’un décès sont donc l’hypovolémie et l’asphyxie, qui peuvent être encore aggravées par une déshydratation (il fait chaud sous le soleil de Palestine), le stress et la survenue d’une insuffisance cardiaque avec accumulation de liquides au niveau péricardique et peut-être des plèvres (les enveloppes tissulaires entourant les poumons).
...
Un scientifique, Zugibe, à l’aide de volontaires, a tenté de reproduire les conséquences d’une position prolongée sur une croix.
De ses expériences il excluait la théorie de l’asphyxie, aucun de ses volontaires n’ayant ressenti de problèmes à respirer, et s’orientait plutôt vers un décès par choc hypovolémique. Cependant, les conditions d’expérimentation étant (heureusement) éloignée de la réalité d’une crucifixion, ces résultats restent controversés.
Docbuzz, Comment Jésus est-il mort sur la croix ?
Dans une maison sans cheminée on ne fait point de feu sous peine d'être asphyxié ;
de même dans une âme qui n'a point d'ouverture sur l'infini
une passion ne peut s'allumer sans étouffer toutes les voisines.
Paul Masson, Les Pensées d'un Yoghi
Proverbe du jour
Sclérose en Pâques, Noël Oraison
© Well, J'ai soif !
Resterait-il un peu d'eau bénite ?
Docteurs, je remets mon esprit entre vos mains
- Le gars aux trois clous
on dirait qu'il respire plus !
- Vite, retire son masque !!!
© Well, Mon dieu, mais c'est Jésus : désolé on ne vous avait pas reconnu !
C'est qu'une mauvaise grippe, dans trois jour il sera déjà sur pied
הללויה