Roman de gare
Ainsi, un livre acheté sur présentoir dans une gare a-t-il l'espérance de vie de l'attente du train, à laquelle s'ajoute la durée du trajet lui-même. Et pour peu que l'entrée en gare du train ait du retard, ou qu'un inconvénient quelconque s'interpose- suicide, tronc d'arbre, justement, chute sur la voie ferrée-menus événements qu'un lecteur de gare avisé ne manquera pas d'anticiper, l'espérance de vie du roman de gare se trouve même, bien qu'artificiellement, allongée.
Paul Greveillac, Maîtres et esclaves
Nous nous étions rencontrés dans cette charmante station thermale au cœur de l’Auvergne.
J'étais toujours en cure et elle souvent en larmes.
Nous buvions des eaux chlorobicarbonatées et peu à peu nos rapports devinrent délicieusement sulfureux.
Un soir de septembre, face au Puy de Sancy encore embrumé, elle me dit de sa petite voix ferrugineuse :
- Bob, je n'en pneus pluie, je ne me sens pas libre ici, il faut que je rentre sur Vichy !
Le visage rougi par le chagrin, elle essuya ses pleurs avec le foulard que je lui avais offert l'avant-vieille.
- Oh ça pique les yeux ! susurra-t-elle dans un demi-sourire en bouée.
- C'est normal ! répliquai-je sans réelle émotion. Et toutes mes amitiés à Philippe !
La mousson était à son comble, nous avions de la boue jusqu'aux genoux, les torrents rigolaient doucement
et la Sirène d'un paquebot hurla en entrant au port.
- Je ne sais pas ce que j'ai aux yeux, dit-elle sans se retourner.
Well, Un été à La Bourboule ou Le parfum de ma bite dans son foulard en soie ©
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